Faut-il élargir le champ des priorités des cyclistes ?
La France vient de recevoir en grande pompe sa majesté le Roi Charles III. Au delà des «Je t’aime, moi non plus» de nos deux peuples enracinés dans une très longue et sanglante histoire, j’avoue avoir un faible pour le flegme anglais et l’humour britannique.
Je retiendrai pour cette chronique le fair-play de nos amis Anglais, lorsqu’ils sont au volant d’une voiture et qu’ils rencontrent un piéton. De longue date, ayant grandi dans une station balnéaire prisée des Anglais durant leurs vacances, j’ai remarqué que ces volants à droite étaient particulièrement respectueux des piétons. Etre debout au bord d’un trottoir suffisait à les faire ralentir et stopper pour laisser passer un piéton avec bienveillance et courtoisie.
Considérant que le piéton est particulièrement vulnérable, face à un véhicule automobile, ils ont érigé en règle la priorité systématique du piéton.
Ce comportement, à l’époque inimaginable par des conducteurs Français, semble évoluer, notamment depuis qu’un décret en date du 17 septembre 2018 dispose que : «Tout conducteur est tenu de céder le passage, au besoin en s’arrêtant, au piéton s’engageant régulièrement dans la traversée d’une chaussée ou manifestant clairement l’intention de le faire ou circulant dans une aire piétonne ou une zone de rencontre». Cette mesure est accompagnée d’un doublement de l’amende et d’une possible suspension pour trois ans du permis de conduire.
Ce qualificatif de vulnérabilité, peut aussi être accordé aux cyclistes, car sur la route, dans les ronds-points, en milieu urbain, nous sommes tout autant, voire plus vulnérables que les piétons.
Le fort développement de ce moyen de déplacement doux et l’accroissement concomitant des accidents, semblent pousser les pouvoirs publics à mieux prendre en compte cette vulnérabilité. Ainsi à Vannes on va assister à la création d’un premier giratoire (*) dit «Hollandais» qui de fait donne la priorité aux piétons et cyclistes pour franchir ces aménagements, particulièrement dangereux. On en veut pour preuve, le nombre de cyclos de Saint Avé accidentés dans des giratoires de l’agglomération. (Relire la chronique du 19 septembre 2016).
L’aménagement d’un giratoire de type «Hollandais» consiste doubler le giratoire existant, d’un giratoire concentrique spécifique, réservé aux seuls cyclistes et de donner à ces derniers la priorité sur les véhicules à moteur lors de leurs entrées ou de leurs sorties du giratoire. (Voir le schéma de principe ci-dessous).
Ce premier projet, parmi d’autres, constitue une véritable amélioration de ces sites. Faut-il pour autant y voir un pas vers une plus grande priorité accordée aux cyclistes ? Retenons que dans ce projet, la sécurité des cyclistes semble être une priorité et cela laisse mieux augurer de l’avenir.
Vivement demain !
JY.LP
(*) Il s’agit du giratoire Avel-Mor dans le secteur de Cliscouet.
