Résultat de 46 ans de plans directeurs et d’efforts
La première fois que je suis allé à Strasbourg, ce devait être en 1965, j’étais à Mobylette et je m’apprêtais à découvrir l’Allemagne de l’Ouest, sur ce fabuleux deux roues motorisé de chez, «Motobécane». J’avais alors été frappé par le nombre de vélos en circulation dans cette magnifique ville.
Soixante ans après, le spectacle est encore plus étonnant. Au sortir de la gare, c’est des centaines, voire des milliers de vélos alignés sur des arceaux ou cadenassés au moindre mobilier urbain qui accueillent le voyageur. Et pour un voyageur passionné de vélo, on ne peut faire plus bel accueil.
Les cyclistes, qu’ils soient pendulaires, travailleurs à vélo ou simplement amateurs, sillonnent les rues dans un calme urbain rythmé par le cliquetis des chaînes et des sonnettes. Le développement du vélo à Strasbourg remonte à plus de quarante ans. Dès la fin des années 1970, l’activisme du Comité d’action deux-roues a mis en lumière les cyclistes, suite à de nombreux accidents. En 1978, la ville a été l’une des premières en France à adopter un plan directeur pour la bicyclette, avec la création de pistes cyclables. En 1994, la mairie a profité de l’installation du tramway pour élargir le réseau cyclable, qui s’est développé dans les rues piétonnes. (*)
Aujourd’hui, elle est avec ses 560 km de pistes cyclables, la première ville cyclable de France et la 5ème en Europe. 11% des déplacements se font à vélo.
On ne peut que constater le parti-pris des déplacements doux dans les aménagements urbains. La priorité est donnée aux piétons, aux transports en commun (tram & bus), aux vélos et le reste aux voitures. En situation, ces dernières sont un peu comme des parias ayant bien du mal à trouver leurs places dans cet imbroglio de priorités.
Au plan comportemental on voit bien que la plupart des cyclistes sont expérimentés et à l’aise sur leur machine, mais comme ailleurs on note également des comportements à risques, absence très fréquente de casque, absence de gilet fluorescent la nuit, non respect du code de la route, circulation sur les trottoirs ou à contre sens, stationnement anarchique… et bien d’autres encore. Mais tout cela semble se faire avec, plutôt de la bienveillance de la part des automobilistes. Il est vrai que dans cette ville bien des automobilistes sont aussi, ou ont été, cyclistes.
JY.LP
(*) – Résumé de ChatGPT. Source : Magazine GEO du 15/12/2022.