La motivation revient, je sais maintenant que je vais terminer…
A l’occasion de l’Assemblée Générale notre club, a rendu hommage à ceux d’entre nous, ayant réalisé de véritables exploits sportifs en faisant notamment, l’Etape du Tour, Paris Brest Paris, ou encore le Tour du Mont Blanc .
Philippe ROBIN, s’est quant à lui, aligné seul à cette dernière épreuve. Il va nous expliquer qu’il avait pour compagnon les magnifiques paysages, et que s’il a connu la souffrance, celle-ci l’a aidé à forger sa volonté.
Il a réalisé pour nous une vidéo de quatre minutes retraçant son épopée.
C’est en faisant, La Marmotte Grandfondo des Pyrénées (150KM, 5500m de dénivelé) qu’est née en lui l’envie de s’aligner à un encore plus grand challenge et qu’il a décidé de s’attaquer au prestigieux Mont Blanc, ( 330km, 8300m de dénivelé). Il s’est donné les moyens de relever le défi, en séjournant une semaine dans le Massif Central, une autre dans le Pyrénées et le reste du temps il est allé chercher toutes les bosses de notre belle Bretagne. Il nous avoue avoir appris dans ces ascensions à garder le calme quand il faut visser et à bien tourner les jambes, technique indispensable si l’on veut aller loin en montagne.
Un Grand merci à Philippe pour avoir partagé ces moments, qui à coup sûr, marquent la vie d’un cyclo.
JY.LP
Philippe nous raconte les moments forts de sa rando :
Dimanche 15 juillet 2023 : « J’ai participé à la cyclosportive du Tour du Mont Blanc. Je la surnomme mon Everest avec ses 8300m de dénivelé et 330 km. Ce n’était pas une mince affaire avec beaucoup de gestion de course.
Départ à 5h du matin. Etrange ambiance sur la ligne de départ où l’on sent la tension de cette journée particulière. Nous commençons par la descente du col des Saisies. Que c’est beau ce spectacle dans la nuit, cette guirlande de feu qui serpente. Cela me rappelle les descentes aux flambeaux de l’ESF. Comme à chaque course le départ est rapide. Les 60 premiers kilomètres s’effectuent à une moyenne de plus de 30 km/h. Arrive déjà les premières difficultés. On entre dans le vif du sujet. Col des Montets, suivi du col de la Forclaz. Nous sommes déjà en Suisse depuis Vallorcine où je ne suis jamais passé aussi vite à un poste douanier. On nous avait demandé de ne pas rouler à plus de 50 km/h. J’ai dû freiner.
Vient maintenant le col de Champex. Le col le plus dur en pourcentage mais il ne fait que 8 km. Je serre les dents. Nous avons fait 120 km. La journée va être longue mais je ne me projette pas. Je compte juste les cols. Et de 1 et de 2 et de 3… On se motive comme on peut.
Nous passons ensuite au lac de Champex très connu pour les randonneurs faisant le TMB à pied, avant de nous diriger vers le col du Grand St Bernard par la vallée du Valais qui est interminable avec une circulation très dense. Point culminant de l’épreuve à 2469m. C’est une bavante, vent de face, 35 km d’ascension. Au sommet je suis cuit mais beaucoup de coureurs le sont aussi… 7h45 de vélo- 157 km – mi course – 12h38 de l’après midi
Là les pensées s’emmêlent dans mon esprit. Je me change intégralement ( on avait le droit de déposer des affaires au sommet de plusieurs cols). Je peux ainsi repartir avec des vêtements secs. Je prends mon temps au ravito et je m’alimente correctement. Je repars dans la descente du col en me disant qu’il faut absolument récupérer.
On reprend les bases, bien faire tourner les jambes, pas de gros braquets. Je roule à mon rythme et ne me laisse pas entraîner par des groupes roulant un peu vite.
La vallée d’Aoste nous conduisant au col du petit Saint Bernard est interminable. La chaleur est très élevée en plaine. Le col fait 27 km. Mais belle surprise j’ai récupéré mes jambes – ouf. Au sommet 12h21 de vélo – 245km- 17h25.
La motivation revient, je sais maintenant que je vais terminer. Aller hop, plus que deux difficultés, le Cormet de Roselend et le col des Saisies. Je prends un bon plat de pâtes au ravito de Bourg St Maurice pour tenir jusqu’à l’arrivée. Je fais le col des Saisies de nuit avec un compagnon de route. On prend le temps d’échanger. Les derniers km sont longs et puis soudain j’aperçois les éclairages des Saisies. Quelle joie !!!
Je franchis la ligne d’arrivée à 22h29 après 17h26 d’efforts.
Je suis ravi, on me met la fameuse breloque autour du cou synonyme de « finisher ». Je ne réalise pas, c’est le public qui me fait prendre conscience de ce que l’on vient de réaliser. Je finis 164 ème, mais cela n’est qu’anecdotique. Nous ne sommes pas des héros, peut être des dingues, mais je pense plus simplement des individus qui ont voulu se prouver qu’ils peuvent réaliser de beaux projets.
Avec le recul, le plus dur est peut être la préparation qui demande énormément de temps. Beaucoup de sorties le soir en mai et juin en finissant à la tombée de la nuit après le travail et deux stages d’une semaine. Le premier en Auvergne et le second dans les Pyrénées.
Treize filles ont fait l’épreuve, ce qui représente 5% des 300 participants. Certaines ont fini devant moi. Respect !….Je pense en avoir vu plus en montagne cette année que sur nos routes bretonnes.
Philippe ROBIN
Super, Philippe!
Ça donne « presque » envie.
Félicitations
Je suis content de transmettre cette envie. La montagne est tellement belle en vélo. Peut être que je referais le TMB. Mais il y a tellement de belles cyclo en montagne
Bravo Philippe, ça peut devenir un objectif…….