Pour les urbains non sportifs
«La Gazette», toujours très intéressée par les évolutions techniques et les démarches prospectives a déjà consacré plusieurs articles aux boîtes de vitesses automatiques, que plusieurs grands équipementiers développent sur les vélos urbains, les VTT et autres gravels électriques.
La chronique du 21 décembre 2020 «Du dérailleur à la boîte automatique automatique adaptative», dressait déjà un inventaire des recherches dans ce domaine. Il y a un an, en août 2023, je vous présentais en avant-première, le nouveau vélo urbain développé par Décathlon, mais qui n’était pas encore commercialisé : le LD 920 e.
Depuis le printemps, ce vélo est à la vente chez Décathlon Vannes. Il ne me restait plus qu’à l’essayer pour voir, sentir, évaluer un changement de vitesses automatique. Rendez-vous pris. Je n’ai eu droit qu’à une demi-heure pour le tester. C’est moins que le minimum pour faire une bonne évaluation, dommage.
Globalement c’est un très bon VAE urbain, idéal pour les cyclotafeurs. Il a un joli look pour 24 kg. On est bien posé sur la machine, mais moins bien que sur « Angell » par exemple. Avec 600W de puissance et 65 N/m de couple, c’est une vraie Mobylette. On sort d’un feu rouge et on atteint les 25 km/h en moins de temps que pour l’écrire. Les freins à disque à commandes hydrauliques sont puissants. Comme sur tous les VAE, le niveau d’assistance est réglable. Il y en a quatre. Il n’y a pas de changement de vitesses. Il faut seulement indiquer comment on souhaite tourner les jambes. Le minimum, 40 tours de pédale par minute, le maximum, 90 tours de pédale par minute, RPM (Revolution Per Minute). La gradation se fait de cinq en cinq RPM.
Fidèle à mon habitude, j’affiche au départ 70 RPM. Assistance, niveau 3 et c’est parti.
La toute première impression c’est comme un flou cafouilleux. Le pédalage est très facile et l’avancée nette. On atteint en moins de deux les 25/27 km/h. On sent des variations dans l’assistance, on constate que le développement au bout de quelques secondes n’est plus le même. On ressent à la fois des changements et de la fluidité. Tout le mécanisme est très silencieux.
Il faut donc rester très attentif à ses sensations pour percevoir ce qui se passe et comprendre comment le moteur et son algorithme gèrent à la fois l’assistance et les vitesses tout en tenant compte du contexte topographique et de la demande (RPM). Ainsi sur la voie verte qui rejoint la Clinique Océane à Plescop au lieu-dit Tréhuinec, la montée des quatre lacets pentus et en épingle à cheveux est avalée avec une facilité déconcertante. On ne voit rien, on n’entend rien, mais en constate que les rapports de vitesse ne sont plus les mêmes et qu’ils se sont parfaitement adaptés à l’ascension et au terrain.
Alors que dire de ce test. Je le répète, les conditions n’étaient pas optimales. Une demi-heure, c’est vraiment trop court. La première impression cependant est plutôt très bonne, mais le couplage de l’assistance électrique et de la boîte de vitesses brouille, le ressenti du pédalage et de l’effort fourni. La variation linéaire, des rapports de vitesse accentue encore l’impression de fluidité du dispositif.
Pour conclure, oui, ce type d’assistance est un réel apport pour les non-initiés ne maîtrisant pas les subtilités du dérailleur. Pour les déplacements urbains, les balades dans la nature, le VTT de loisir c’est la garantie de plaisirs assurés.
Pour les sportifs, il faudrait pouvoir tester la boîte automatique totalement déconnectée de son assistance afin de vraiment mesurer, notamment dans la recherche de la performance, quel peut être l’apport effectif d’une boîte auto.
De nombreux équipementiers mènent des recherches en la matière, mais cela reste encore du domaine de l’expérimentation pour ce qui concerne les vélos de route musculaires.
En attendant, n’hésitez pas à faire un essai de VAE-auto, c’est grisant, mais attention, en descendant vous pourriez être tenter de l’acheter pour aller chercher votre baguette matinale ou faire une balade sur le port de Vannes.
JY.LP