Ils préparent le Championnat du Monde Granfondo 2017

Alain GOUEDARD se qualifie

Jusqu’au dernier moment il avait hésité à s’aligner au départ. Albi, c’est pas la porte à côté, il ne souhaitait pas y faire que de la figuration, il craignait la pluie qui souvent réveille chez lui de vieilles douleurs et de mauvais souvenirs de vélo.
Et puis 8 jours avant, il en reparle à son pote Jean Michel et ils décident de partir tous les deux. Ils n’ont pas réservé d’hébergement. Qu’à cela ne tienne, ils en parlent lors d’une sortie du mardi à leur copain Bertrand, qui de « capitaine au long cours » s’est transformé en « père aubergiste » et qui, ni une ni deux, finira par leur trouver un petit havre de paix à 40 km du départ. Nos deux compères retrouvent là-bas Dany et Ronald. C’est donc quatre cyclos de Saint Avé qui se sont mis « en marche » vers les Championnats du Monde Granfondo UCI.

Alain au départ
Alain GOUEDARD au milieu d’un peloton international

Il fait beau ce matin-là et même chaud, le thermomètre atteindra les 32°. Première surprise, les plus de 800 participants, de tous pays, sont parqués au départ dans des sas par catégorie d’âge. Cependant tous partiront en même temps ou presque, les plus jeunes étant placés en tête. S’il est vrai que les plus jeunes sont souvent les plus rapides, ce n’est pas toujours le cas et cela d’autant plus que sur cette cyclo les enjeux sont d’importance, tous sont là pour décrocher une qualification, en concurrence non pas avec l’ensemble mais avec les cyclos de sa seule catégorie. Comment se reconnaître ? Et bien essentiellement par la couleur de fond des dossards. Pas toujours facile de se repérer dans un tel paquet.
Autant dire que le départ fut des plus rapides, chacun souhaitant intégrer au plus vite la tête du peloton de tête… Les pros ont parfois du mal à gérer un peloton de 150, alors il est facile d’imaginer un groupe de 800 cyclos aspirant tous à être bien placés.
Dans ces conditions, la première heure fut la plus difficile et même la plus terrible aux dires de certains. Les chutes furent nombreuses.

Photo nuit
Le podium des 55-59 ans

Ronald TABARIC, (45-50 ans) a été retardé ou bloqué à quatre reprises par de véritables bouchons ou des chutes. Il a même dû couper à travers champ pour retrouver la route un lacet plus bas, un peu comme Amstrong durant le Tour 2003. De quoi entamer son influx et son moral. Il finira à la 294 ème place au classement scratch à 32.7 km/h de moyenne, mais manquera de peu son entrée dans les 25 % premiers de sa catégorie. Dommage, il s’était pourtant très bien préparé. Ces multiples aléas de course ont fini par anéantir des mois de préparation.
Dany HENNEQUIN, (+ 70 ans) ressentais de bonnes sensations au départ, mais dès le 8 ème km il se retrouve à terre. Il raconte : « 8H 45, bonne sensation, départ très nerveux, 9H00 je ressens un choc à l’épaule puis trou noir, je me relève quelques minutes plus tard sans avoir pu saisir l’innocence du rêve. J’enfourche mon vélo et je repars en pensant à mes copains qui n’ont pas eu la chance de se relever… ». Son casque est fendu, sur les conseils des services de secours il attendra 10 minutes le temps de bien retrouver ses esprits avant de repartir. Endolori et avec quelques coupures il parviendra à rallier l’arrivée en se classant à la 347 ème place, à 30 km/h de moyenne.
Jean Michel VOISIN,(50-55 ans) quant à lui, réussit au cours de la première heure à remonter de nombreux cyclos, isolés ou en groupes pour intégrer le peloton de tête où se trouvaient les meilleurs. La confiance était là, quand au 80 ème kilomètre, il est coincé dans un bouchon consécutif à une chute. Il réussit à passer par le bas-côté, mais son dérailleur électrique a été percuté par un concurrent, il est déréglé. Il parvient tant bien que mal à le faire fonctionner et à réintégrer le groupe après une nouvelle course poursuite.
Dans les derniers mètres d’un col qu’il venait de gravir facilement, il passe le petit braquet (39×25) et là, catastrophe, le dérailleur qui a été faussé part dans les rayons. Tout est bloqué. Il voit passer Alain GOUEDARD, (55-60 ans) qui est en bonne position dans le troisième paquet. Avec l’aide de commissaires bénévoles il parvient à libérer sa roue, mais le peloton ne l’a pas attendu. Il entame alors la descente du col à fond la caisse, avec une obsession que connaissent bien les coureurs, revenir au plus vite. L’enjeu est important, la prise de risques aussi dans cette descente étroite et sinueuse. En bas de la descente dans un virage serré, c’est la sortie de route. Il plonge dans ce qui ressemble à un ravin, tout va très vite… et c’est dans les feuillages d’un arbre qu’il se retrouve. Des griffures et égratignures mais rien de cassé tout semble fonctionner, le vélo aussi, il n’y a plus qu’à repartir un peu comme l’avait fait Bernard Hinault dans la 6 ème étape du Dauphiné Libéré en 1977. Cette sortie de route l’a encore retardé, il réengage sa poursuite sans parvenir à retrouver les meilleurs.
Paradoxalement cette situation a pour effet de lui donner confiance. Il a pu ce jour-là revenir et tenir avec les plus costauds et sans cet accrochage et ses conséquences il aurait à coup sûr été sélectionné.
Pendant ce temps-là, Alain GOUEDARD a pu se maintenir dans le troisième peloton. Il y a repéré 5 dossards sur fond jaune correspondant à sa catégorie d’âge. Ils se surveillent, car leur placement dans la course leur laisse espérer une qualification. Dans la dernière bosse à 40 km de l’arrivée, il tente une sortie et cherche des appuis autour de lui, mais n’en trouve pas. Pour beaucoup il n’y a plus l’enjeu de la qualification.

Départ

Alain finit à la 19 ème place de sa catégorie, les 55-60 ans. Il est donc sélectionné, pour les Championnats du Monde, il est heureux et fier de recevoir la médaille de l’UCI. Il portera, le 27 août prochain sur le même circuit, le maillot de l’équipe de France. Jean Michel, Alain et Dany ont particulièrement aimé cette cyclo-sportive. L’accueil des Albigeois a été très chaleureux, les paysages sont splendides et parsemés de magnifiques bastides, Puycelsi, Montmirail, Cordes. La topographie du parcours, certes exigeante, pouvait rappeler celle de nos sorties dans le nord du département.
Alain tient à associer et à remercier les copains du Club. C’est grâce à eux, à l’ambiance et à la dynamique des groupes qu’il a pu améliorer ses performances.
Jean Michel, malgré tous ses déboires en revient très confiant et même motivé pour tenter une nouvelle manche qualificative qui se déroulera dans le nord-est de l’Italie au mois de juillet prochain. On ne peut que l’y encourager.
Dany refera l’Albigeoise l’an prochain, il ne connaîtra pas les joies de la qualification, mais retrouvera le plaisir de déguster un vin de Gaillac accompagné de tartines de foie gras.
Si d’autres copains sont tentés, par les Championnats Granfondo 2017, la qualification est encore possible en Italie, mais attention le 27 août, la concurrence sera rude, il y aura la crème des cyclos des cinq continents… dont ceux de Saint Avé.
JY.LP

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