Comment « La Gazette » a inventé l’eau chaude !
Le 12 juillet 2016, « La Gazette » consacrait sa chronique aux enseignements que l’on pouvait tirer de la descente de Chris FROOME dans le col de Peyresourde, assis sur le tube horizontal de son cadre. (Pour relire la chronique, taper « Froome » dans « recherche », puis OK, à gauche de la présente page).
En rappelant qu’à 50 km/h, 90% des efforts d’un cycliste sont utilisés pour lutter contre la résistance de l’air (1), nous étions arrivé à la conclusion que cette technique permettait effectivement d’aller plus vite, mais qu’en revanche cela se faisait au détriment de la sécurité, de la précision du pilotage et du confort.
On en veut pour preuve et comme démonstration la chute de Philippe GILBERT dans le Tour de France 2018 lors de la descente du col du Portet d’Aspet dans la 16 ème étape, Carcassonne-Bagnère de Luchon. Observez bien le tout début de la séquence.
L’analyse des images montrent que dans l’avant dernier virage précédant la chute, il est assis sur le cadre, il se rassoit pour ralentir et prendre ce virage, puis repart sur le cadre et se relève rapidement, en plein freinage, pour le virage suivant. Il n’ouvre pas assez l’attaque de la courbe de celui-ci, arrive alors trop vite, cherche à ralentir en plein virage, il chasse de l’arrière et finit par basculer par dessus le parapet.
Il me semble évident que cette erreur de pilotage est la conséquence directe de sa position sur le cadre. Si la remontée sur la selle et le freinage ne sont pas suffisamment anticipés et cela se joue à quelques centièmes de secondes, on se retrouve avec le corps et donc le poids tout à l’avant du vélo, sans contact avec la selle, à un moment, précisément où le poids devrait être le plus possible à l’arrière de la selle et au plus bas.
Je concluais alors, que je ne comprenais pas que l’on n’ait pas encore inventé une selle télescopique et un chariot articulé afin de pouvoir adapter sa position selon les circonstances et en toute sécurité.
Et bien ce jour là, « La Gazette » a inventé l’eau chaude !
En effet, à l’occasion d’une manifestation commerciale chez un vélociste local, j’ai découvert et de mes yeux vu fonctionner une selle télescopique automatique. Ce type de matériel existait depuis longtemps sur les VTT, je l’ignorais totalement. Impardonnable n’est-ce pas ?
La première selle télescopique a pourtant été créée en 1980 aux USA à l’aide d’un ressort et d’un collier à serrage rapide : La « Hite Rite ». Il faudra attendre l’an 2000 pour voir automatiser la sortie de selle, commandée du guidon : La « Gravity Dropper ». Depuis 2010, la « Rockshox-Reverb » s’impose comme référence en la matière.
Il faut absolument tester ce type de matériel sur les vélos de route afin de vérifier quels peuvent-être les gains, en termes de performances et de sécurité.
Alors, j’imagine que les règlements de la FFC et de l’UCI précisent que la selle doit être fixe. – Daniel PROUST, devrait pouvoir le confirmer – mais si les gains sont là et si l’on veut que les choses avancent, les règlements devront aussi évoluer.
Vivement demain !
En attendant « La Gazette » recherche des volontaires bricoleurs pour tester ce type de montage sur des vélos de route.
JY.LP
(1) – Fred Grappe : « Cyclisme et optimisation de la performance » – Pages 310 à 312 – 2 ème édition – Deboec