On ne peut que se féliciter de telles initiatives qui, outre leurs propres objectifs, permettront à terme de susciter quelques vocations sportives.
« La Gazette »
«La Gazette» du 6 janvier 2020, vous présentait le Plan Vélo. Le second axe de ce plan visait à développer une culture vélo auprès des enfants avant leurs entrées au collège. Le Ministère des Sports vient de décliner ce volet du plan. Ainsi d’ici 2024, année des jeux olympiques de Paris, tous les enfants de 6 à 11 ans pourront bénéficier d’un apprentissage au vélo leurs permettant d’être suffisamment autonomes pour effectuer tous les jours le trajet domicile-collège en toute sécurité. Par ce biais il s’agit aussi de favoriser la pratique d’une activité physique régulière et de se déplacer d’une manière écologique.
Dix heures seront consacrées à cette formation qui se déroulera en trois étapes :
- 1ère étape : Savoir pédaler = maîtriser les fondamentaux du vélo.
- 2ème étape : Savoir circuler = découvrir la mobilité à vélo en milieu sécurisé.
- 3ème étape : Savoir rouler à vélo = circuler en autonomie sur la voie publique.
14 partenaires associatifs sont associés au projet. On y retrouve les principales fédérations : FFC, FFVélo, FF Triathlon, FUB, UFOLEP, etc…
On ne peut que se féliciter de telles initiatives qui, outre leurs propres objectifs, permettront à terme de susciter quelques vocations sportives. Car on le sait les gestes et les comportements acquis très tôt, dans la plus tendre enfance, seront plus justes et mieux maitrisés plus tard.
Ce plan est donc une très bonne chose pour la nouvelle génération. Il nous permet de mesurer la chance qui a été celle de ma génération où le vélo faisait partie du quotidien des enfants et cela sans avoir besoin d’une intervention de l’Etat.
Aujourd’hui nombreux sont les coureurs venus à la compétition essentiellement par leur entourage familial. Un père, un oncle, une soeur, leurs ont très tôt donné l’envie de courir et ont su les entourer à leurs débuts. Ceux des générations précédentes y sont venus parce que le vélo a fait partie de leurs jeux et de leurs univers quotidiens.
Ainsi, Louison BOBET dès ses dix ans, livrait la clientèle de la boulangerie de son père. Bernard HINAULT allait quatre fois par jour, à pied, ou à vélo, de sa ferme parentale à l’école primaire. Parvenu au collège, il enchaînait matin et soir une bonne vingtaine de kilomètres. Cyrille GUIMARD, qui a eu son premier vélo à six ans évoque, ses acrobaties dans la campagne où la moindre taupinière ou un trou de bombes près de l’aéroport Nantes-Atlantiques se transformaient en tremplins, ce qui a développé son agilité et l’a amené à souvent déclarer avec malice qu’il était l’inventeur du BMX.
Alors là, bien que je ne fasse pas partie des grands du cyclisme, je revendique, avec bien d’autres d’ailleurs, une part de cette invention. En effet, je me souviens très bien, sur des chantiers de terrassements de mon quartier, avoir fait de même sur ce qu’il restait d’une carcasse de vélo-solex, sans moteur, mais qui avait l’avantage d’avoir de gros pneus et un petit développement qui faisait ressembler ce bi-cycle à un BMX d’aujourd’hui.
Je me souviens aussi d’avoir appris à faire du vélo sur celui de ma mère, que je ne parvenais pas à relever une fois à terre, tellement il était lourd pour mon jeune âge, j’avais à peine six ans. En famille, on appelait ce vélo, «le vélo vert» et 68 ans après, je roule encore sur un vélo vert… comme André DARRIGADE. Outre le BMX, je pourrais aussi revendiquer l’invention du «gravel», pratiqué sur quelques chemins de Provence, au milieu de la garrigue, «ce beau pays où pousse les cailloux !», c’était sur la bicyclette bleue de ma soeur. C’est aussi sur cette bicyclette que j’ai fait mes premières escapades, seul ou avec «de bons copains», avec ou sans «Paulette», «on se sentait pousser des ailes, à bicyclette…».
Puisse cette génération d’après COVID, retrouver ces simples joies des jeux et de l’apprentissage du vélo.
