Ils ont fait le 200km avec le club, puis ils ont fait le 300km et voilà que la semaine dernière, ils ont fait le brevet des 400 km. 400 kilomètres, non stop en roulant une nuit entière. Et ce n’est qu’une étape, il y aura ensuite un 600km et alors la porte du graal leur sera ouverte. Objectif Paris-Brest et retour, soit 1 200 kilomètres à effectuer en moins de 90 heures. Nous serons le dimanche 20 août 2023. Huit-milles participants sont attendus, dont deux-mille-cinq-cents français, quatre cyclos de Saint Avé se préparent à en faire partie. Sébastien QUENTIN est de ceux là, il nous raconte, sa chevauchée nocturne.
« La Gazette »
Pédaler la nuit est assez déroutant au début !
« 85 randonneurs se sont donnés rendez-vous à Pontivy samedi 14 mai à 20h00, pour une grande virée nocturne en direction du Finistère. Parmi eux, l’expert Bertrand Merlet et les 3 petits novices, Joël Guillo, moi-même et Philippe Chevillard des Cyclos de Grand-Champ (qui a participé à la reconnaissance du 200km de Pont Aven et passé les précédents brevets de 200 et 300km en ma compagnie).
Le départ a presque ressemblé à ce que l’on voit souvent au Km 0 des étapes du Tour : Aussitôt sortis de Pontivy en direction de Stival, une quinzaine de supers costauds a remonté tout le paquet à gauche et pris la poudre d’escampette. Un second groupe de taille sensiblement identique s’est également formé aussitôt après, par petites grappes dont Bertrand et Joël, et comme on dit dans le Tour, « le peloton a laissé faire ». Philippe et moi, qui avions un moment accroché une des grappes, avons préféré nous relever et reprendre tranquillement notre place dans le gros « gruppetto », régulé à la perfection par Jean-Yves Péran, organisateur du brevet, dix Paris-Brest-Paris au compteur.
Après réflexion, et Bertrand me l’a confirmé, nous avons bien fait de ne pas nous lancer dans l’aventure, au risque d’exploser, et rester au chaud dans un peloton de près de 50 cyclos dont 2 femmes, et ce, durant l’ensemble du brevet.
Le premier contrôle a eu lieu à Carhaix (Km62) à 22h30 dans un pub sous le regard amusé des habitués des lieux le samedi soir, puis le second à Morlaix (Km110) vers 00h30 sous les hourras de quelques jeunes éméchés. Nous avons alors pris la direction des Abers via Lannilis en plein préparatifs du Tro-Bro-Léon , puis plein Ouest le long de la côte sur des routes plus plates jusqu’au Conquet (Km220) que nous avons atteint à 05h30, en ayant préalablement croisé quelques largués des groupes de tête, car il y avait une section du tracé que nous empruntions dans les 2 sens de circulation.
Pédaler la nuit et hors agglomération est assez déroutant au début. Compte tenu du champ de vision réduit, on croit parfois rouler à 30 km/h alors que le compteur n’affiche qu’un piètre 23 !
Nous avons eu la chance de le faire avec de bonnes conditions météo (peu de vent et températures douces) et avec très peu de circulation, les automobilistes roulant à allure très modérée, sûrement surpris par la multitudes de lumières rouges et blanches du peloton. Ceci dit, la plupart d’entre eux nous a surement pris pour de gros barjots, ce que je comprends parfaitement, je pensais comme eux il y a 5 ans…
Le lever du jour est arrivé du côté de Saint Renan (Km237), alors que le groupe de Bertrand et Joël avait déjà atteint Landerneau (Km267). L’avantage est que nous avons eu moins de mal à trouver une boulangerie ouverte car pour nous, il était pratiquement 8h00. Le boulanger a dû se frotter les mains, (1 café + 2 viennoiseries) x 45 personnes, c’est bon pour le commerce ! Autre bénéfice pour notre groupe, pas besoin de chercher de boite aux lettres lors des points de contrôle, Jean-Yves tamponnant à la chaine l’ensemble des cartes.
La section Landerneau (Km267) jusqu’au Col de Roullaeron (Alt 266m – Km342) fut assurément la partie la plus difficile du brevet, avec une succession de toboggans. Les bosses du Morbihan sont déjà sympathiques mais sans aucune comparaison avec celles du Finistère, certaines d’entre elles dépassant les 5 km !
Après une dernière halte dans un bistrot à Gourin (Km347) vers12h00, où le patron était ravi de notre visite, nous avons achevé notre grande randonnée sur le coup de 15h00, sans aucune sensation de fatigue malgré une nuit blanche et les heures de selle effectuées.
Certes, notre vitesse moyenne est peu élevée (24.8km/h) mais Philippe et moi avons pris beaucoup de plaisir pour notre premier BRM 400. Je pense que c’est aussi le cas pour Bertrand et Joël arrivés 2h30 avant nous, avec une moyenne impressionnante de 27.5 km/h sur un tel parcours (4000m de dénivelé positif). Un grand merci à Jean-Yves Péran, véritable Saint Bernard pour l’ensemble de notre groupe, que l’on pourrait ainsi qualifier de « Bertrand Merlet de l’AC Pontivy »
Joël et Bertrand accompagneront peut-être Marc sur le BRM 600km prévu mi-juin, mais la pré-qualification pour Paris-Brest-Paris est d’ores et déjà acquise pour nous quatre« .
Sébastien QUENTIN